Le Val des Nymphes, à La Garde Adhémar est une contrée aux légendes fabuleuses.
Sur le site, est une stèle dédiée aux Matris Nymphis, la Déesse Mère et les Nymphes.
Arrivé sur les lieux, le premier regard englobe la beauté du paysage et la sagesse qui s’en dégage.
Vous vous enfoncez dans un vaste trou, un renflement de la terre qui cache des secrets.
Quelques oiseaux agrémentent de leur chant la descente dans le Val, un en-cas de la nature qui va vous engloutir dans le passé pour entrevoir le futur.
Etrangement, vous vous sentez seul, entouré d’une terre qui a été foulée depuis des milliers de femmes et d’hommes que vous ne connaissez pas.
Peut-être, eux, vous connaissent déjà quand vous venez les rencontrer et les comprendre.
Les comprendre ?
Pourquoi ils vous ont fait tout cela, et dans quel but pour notre humanité ?
Voilà, vous êtes arrivés sur le plancher du Val prêt à vous mettre à la table de vos ancêtres.
Vous regardez le seul bâtiment qui reste de ce temps passé, une chapelle romane du 13é siècle à la base.
Le regard à droite vous plonge dans un grand bassin d’eau claire dans lequel des poissons vivent leurs aventures dans la tranquillité du soleil et du vent léger.
Si bassin d’eau il y a, cherchons la source d’eau vive qui tranche la roche. Tournez vous !
Derrière la vénérable chapelle, nichée dans la roche, la source vous attend
Elle rafraîchit l’histoire du Val que voici.
Vous allez assister à une empilassions du temps
Qui sont tous ces hommes et femmes venus du Caucase, peuple celte, du centre de l’Europe ?
Leurs traditions sont connues. Ils édifièrent des autels. Pour quels dieux ? ou pour quelles pratiques ?
D’autres endroits sont similaires au Val des Nymphes, aux Eizies en Dordogne, un autre près d’Arles dans le vaucluse, ou au nord de l’Espagne, à Arcobriga.
On parle de « Pierres à sacrifices »
Aujourd’hui, notre culture ou notre ré-écriture de l’histoire a fait tomber en discrédit ces pratiques.
Où vous foulez la terre, vous êtes dans les traces des Celtes et de leurs traditions. ; la présence de la Chapelle romane est sur l’emplacement, au point même où se trouvaient ces pierres.
Revenons en un bond en arrière dans l’histoire.
Le clergé catholique fit un immense effort pour christianiser les masses rurales et les évangéliser. Un moyen a été de conserver les autels celtiques, autour des premières églises.
La Lettre du Pape Grégoire le grand à l’Evêque français Mellitus, correspondance du 18 juillet 601,
« Il faut faire passer les temps du culte des démons au service du vrai Dieu afin que cette nation voyant que l’on conserve les lieux auxquels elle est habituée y vienne plus volontiers (…) et parce qu’ils ont l’habitude de tuer beaucoup de bœufs en sacrifiant aux démons, il faut leur établir des solennités à propos de la dédicace des églises ou des fêtes des martyrs.
Autour des temples, changés en églises, qu’ils célèbrent la fête par des repas modestes, au lieu d’immoler des animaux aux démons qu’ils les tuent pour les manger et rendent grâce à Dieu qui les rassasie, afin que leur laissant quelques réjouissances sensibles, on puisse leur insinuer plus aisément les Joies intérieures »
L’autel druidique passe alors sous la main des chrétiens et cela a permis sans doute d’être conservé jusqu’à nous.
Sentez-vous les couches d’histoire et de temps qui flottent sous vos pieds ?
Vous êtes descendu dans cette cuve à Notre Dame des Nymphes, mais était-ce une cuve à sacrifices alors ?
L’endroit est paisible et ne reflète pas ces sacrifices et pratiques anciennes.
Ce sont des cuves orientées face au midi, rectangulaires, circulaires ou ovales, taillées dans des bancs de roches.
On en trouve aussi non loin à la Chapelle de Solérieux, près de Saint Paul Trois Châteaux ou à Montségur à la Chapelle romane de Notre Dame, au hameau des barquets dans le vallon de Bavou.
A Bavou, le nom vient de Borvo, dieu culte des sources, jaillissent des eaux qui alimentent Montségur
Pas loin à vol d’oiseau, à Clansaye dont l’église est surmontée d’une grande statue de la Vierge placée jadis sous le vocable de Saint Michel, atteste que le Culte de Mercure et plus anciennement celui de Teutatès furent établis en ces lieux où une grande cuve circulaire taillée dans le roc émergeait du sol, et des vestiges de beaucoup d’autres.
LES CUVES A SACRIFICES
Le mystère demeure ardemment en ce lieu de nos jours. Y en a-t-il au Val ? Oui !
En forme d’autel et évidée dans la moitié de sa longueur et sa hauteur pour figurer en large gradin. On a donné un surnom aux cuves du Val : Baignoire des druides. Elles sont situées en bordure de plateau et à l’est du bourg. Trois cuves sont visibles au Val des Nymphes et six autres se situent vers le lieu-dit des Jaffagnards.
Trois sont faciles à trouver. La première se situe avant la balise Cuves Lapidaires, prendre un sentier à gauche, elle est très bien conservée. La seconde se situe après la balise, prendre un sentier à gauche, elle n’est pas très bien conservée. La troisième se situe après la seconde, à gauche en contrebas du sentier et bénéficie d’un panneau indicateur, elle est très bien conservée.
Vous êtes sur un territoire sacré où on y célébrait les fêtes solaires. On purifiait par le sang afin d’accéder à l’immortalité.
LA RECHERCHE DE L’IMMORTALITE
Dans la région, on pratiquait les tauroboles.
Celui qui offrait le Taurobole désigné le tauroboliatus descendait dans la cuve et s’y étendait. On plaçait au-dessus de lui une planche à claire-voie fixée solidement dans les entrailles dans la roche.
Le taureau couvert de bandelettes et de guirlandes de fleurs était amené sur cette plate-forme et le prêtre l’égorgeait en grand appareil.
Le sang coulait à flot sur le tauroboliatus qui sortait de la fosse ruisselant, effrayant à voir, le peuple se prosternait à sa vue et on le considérait pendant longtemps comme un être extra ordinaire, protégé des dieux, presque sacré !
SACRIFICE POUR LES DIEUX
Le culte de la Magna Mater fut également pratiqué au Val. Les constructions différentes de ces cuves ne sont-elles pas destinées à d’autres sacrifices ? sacrifices humains, certainement… Le mystère demeure.
Une pensée pour ces malheureuses victimes, ces victimes immolées, les cuves du Val présentent une unité de facture remarquable. Certainement rendues nécessaire par la variété de l’immolation en honneur chez les Celtes, holocauste, asphyxie, égorgement etc…
Elles présentent désormais un prestige mystérieux et sanglant et sont inaltérablement présentes dans notre histoire.
Vous êtes dans le livre d’or des curiosités nationales au même titre que les dolmens et menhirs des landes bretonnes et ailleurs….
HAUT LIEU SACRE DU TRICASTIN
Haut lieu sacré de ce sanctuaire des tricastins que les vivants commerçaient avec leurs dieux, nos dieux ? et plaçaient leurs morts sous la tutelle des Maîtres du Monde sous le regard bienveillant de la Terre-Mère, Maia.
Le Val, près des sources d’eau, nappes d’eau, monolithes, formait un ensemble stable à souhait pour constituer un « plutonium » Qu’est-ce ?
Strabon, à Rome, décrivait ces plutoniums où la sybille rendait ses oracles et composait les liens fatidiques contenant les destinées de Rome. Ce plutonium était proche des lacs, des marais et des ruisseaux. La cuvette naturelle du Val, souvenez-vous quand je vous ai dis en arrivant vous vous enfonciez dans un trou, ressemble au plutonium italien.
Que de pistes à méditer et, que ce lieu puisse nous aider à appréhender notre parcours d’humain dans ce vaste espace-temps que nous vivons toutes les secondes.
Le sanctuaire a dû recevoir la visite des grands chefs gaulois, peut-être Hannibal quand il traversa le Rhône avant de fondre sur Rome.
Le Val abritait les dieux, nos pères en avaient fait un panthéon véritable et organisationnel d’un peuple.
Au VIIIème siècle, les disciples de Saint Benoit créèrent le célèbre monastère de la Vallée des Nymphes, lequel se réforma par la suite pour s’affilier à l’ordre de Cluny et tint sous sa dépendance la Chapelle Saint Michel de Garda à la Garde-Adhémar.
Ils élevèrent, au pied de la falaise aux sources, la Chapelle romane de Notre Dame des Nymphes, ruinée des 1620, aujourd’hui restaurée, mais qu’importe, sanctifiée par leurs missions, l’art et les siècles.
EMOTIONS ET PERCEPTIONS DU LIEU
C’est un lieu d’émotions exquises, un Eden terrestre, un bois sacré.
Echappons6nous, avant de nous quitter, avec les nymphes, plus légères et plus belles qui ont bien avant les Celtes infusé le Val.
Vous ne pouvez les voir, elles demeurent invisibles.
Vous devez déposer des offrandes le jour, fleurs, miel, fruit,
Cette nuit, elles sortiront et danseront sous la lune, consommeront les offrandes et se volatiseront dès l’aube.
Elles sont vénérées mais avec peur. Elles volent les enfants, elles troublent l’esprit des hommes à qui elles se montrent.
C’est pourquoi, au milieu du jour, recommande-t-on de ne pas s’approcher des fontaines, des sources, des cours d’eau ou de l’ombre de certains arbres.
Elles symbolisent la tentation de la folie héroique qui veut se déployer dans des exploits guerriers, érotiques ou de n’importe quel ordre.
Elles engendrent et élèvent des héros !
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Liens externes
Prieuré du Val des Nymphes — Wikipédia (wikipedia.org)
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