La Marquise de Sevigné est à Grignan ! Aujourd’hui tout voyageur qui passe à Montélimar doit une visite à Madame de Sévigné à Grignan chez Elle pour l’éternité
Qui a vécu ici ? On dit que c’est le château de Madame de Sévigné ? Madame de Grignan ou Madame de Sévigné, qui est qui ? Marie de Rabutin-Chantal, merci à Henri de Sévigné pour la transmission du nom
Notre Marquise est partout à la fois, à Paris, dans ses séjours à Livry (aujourd’hui Livry-Gargan), et aux Rochers à Vitré en Bretagne, 350 ans nous séparent.
L’histoire de la Marquise
Un homme fit le destin des Sévigné, François de Castellane-Ornano Adhémar de Monteil de Grignan épouse Françoise-Marguerite, fille de la marquise de Sévigné. Il fut durant un quart de siècle lieutenant général de Provence, représentant de Louis XIV et à ce titre un véritable « vice-roi » Une véritable cour s’y tient alors, on mène très grand train.
Sa fille Françoise, elle est jolie comme les amours elle danse le passe-pied et le menuet comme un ange, elle est instruite, elle écrit, elle est éprise de philosophie et cite Descartes. C’est la mère qui a voltigé de ruelle en ruelle, mais c’est la fille qui est la Précieuse. La nature a fait la mère et la mère a fait la fille. Si c’est le roman de la fille, c’est aussi le roman de la mère qui n’en avait point eu.
La vraie marquise, on se l’arrache encore aujourd’hui comme un symbole. Abandonnons les anthologies, les lettres brillantes pour voir, au jour le jour, Madame de Sévigné chez elle. Nous la surprenons perplexe, puis angoissée de ce fragile équilibre entre ce qu’on a et ce qu’on doit. Elle est attirée par les plaisirs mondains, les fêtes nocturnes, la musique lui manque.
La Rochecourbière
La Rochecourbière la fascine particulièrement. L’imagination de la marquise semble alors refuser le château et ses hôtes trop nombreux au profit des extérieurs et de la grotte. Là, les activités ne dépassent point l’échelle humaine et sont bien enracinées. Rochecourbière cristallise des besoins réels et lui fait prendre conscience de sa situation présente. Elle adopte une philosophie de bohémienne, le temps échappe à l’épistolière. La vie heureuse qu’elle anticipe se confond alors avec la perfection du décor et inspire à l’épistolière l’expression magique de la création instantanée
Combien de fois la Grotte de la Rochecourbière n’a pas été confidente des rêveries de la Marquise de Sévigné ? Combien de fois, dans cet asile frais et solitaire, au bruit léger et continu des gouttes d’eau que le fond du rocher laisse échapper, cette mère tendre n’a-t-elle pas conçu, écrit même ces lettres inimitables qui feront, si longtemps encore, l’admiration de l’Europe éclairée !
Théâtre de verdure qui a vu toutes les parties, musique, danse et galanterie, mener la danse bien en cadence. Evoluez couples joyeux, Ivresse au cœur, éclair aux yeux ! Le refuge originel pour une écologiste avant l’heure
Le Château de Grignan
Le site remonte dès la préhistoire, au temps des invasions barbares, c’est une place forte. De l’antique oppidum, lieu de refuge public, il ne reste rien. Pas davantage du château du 11ème Siècle, très peu de celui du 13ème siècle. La puissante famille des Adhémar de Monteil, maitresse des lieux depuis 1239, renforcent les défenses jusqu’au 15ème siècle et devient un château d’apparat.
On passe ainsi du manoir féodal à la décoration du palais du dix-septième siècle, dans le goût de la renaissance
En 1789, le château est pillé, en 1794 la façade sud est détruite. Le monument, alors même que les premiers visiteurs, lecteurs de Madame de Sévigné, s’y rendent en pèlerinage, est en ruine et sera à l’abandon jusqu’en 1838
La « renaissance » du Château se fera au début du 20e siècle par Marie Fontaine qui acquiert le château en 1912 et lance un chantier de rénovation et de reconstruction.
Mais la construction la plus remarquable du château de Grignan est son église qui n’a vraiment rien d’analogue.
La mort de la Marquise à Grignan
La vraie ruine du château, c’est la mort de la Marquise. « Ma fille Françoise, c’est toute mon âme c’est la fixité de ma vie. » Elle aime d’avance tout ce que sa fille doit aimer le beau château de Grignan et tous les Grignan, les trois beaux-frères, les jeunes demoiselles de Grignan, même les épouses défuntes et leurs familles.
Madame de Sévigné est morte de la petite vérole, qui a éclaté au village. Elle seule, au château, a payé. Oh ! comme elle a été sage, comme elle a tout de suite compris, comme elle s’est souvenue de ce qu’elle avait toujours dit des desseins de la Providence, comme elle a su, à cause de la contagion, mourir seule. Madame de Grignan, écrasée par son « épouvantable malheur », ne pourra écrire de longtemps. On ne peut le croire. On a enterré Madame de Sévigné. Il faut apprendre à tous ses amis de Paris, l’un après l’autre, le sens mortel du silence. Grignan s’efface dans l’histoire
Madame de Sévigné y demeure dans son tombeau son dernier « chez elle » Notre marquise est toujours dans nos cœurs. Elle n’a point vieilli. Vieux jeu ? Ah Non ! bien au contraire, Nous ne savons plus être jeune comme elle l’était
Même à la veille de sa mort, à soixante-dix ans, le cœur peuplé d’une seule personne, ce qui est le propre de l’amour, l’esprit toujours au guet, les yeux aussi attentifs au-dessous des choses qu’à leur dessus, riante au monde,
Une vraie chroniqueuse des temps modernes
Ses lettres rendront le lieu célèbre
Grignan est Sévigné
1120 lettres
J’aime à vous écrire, disait-elle
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