Rudyard Kipling à Loos en Gohelle à la recherche de son fils. Nous sommes dans la plaine de la gohelle dans le pas de calais ( Loos en Gohelle), un jour d’automne, le vent siffle, les nuages avancent rapidement
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe! Nous entrons dans l’espace ouvert du Cimetière militaire et du mémorial du Commonwealth Dud Corner Cemetery et Loos Memorial. Nous sommes sur la route reliant Lens à Béthune, cCe nom, Dud corner veut dire «coin raté», référence au grand nombre d’obus ennemis inexplosés retrouvés sur le terrain.Le cimetière militaire est sur l’emplacement d’un ancien poste de secours britannique, lors de la bataille de Loos en 1915. 1812 sépultures individuelles dont 1784 tombes de soldats britanniques et tombes de soldats canadiens. Parmi eux se trouvent les premiers volontaires anglais, gallois, écossais et irlandais engagés dans les combats d’Artois à la fin de cette année 1915. Mmoins de 700 corps identifiés, les autres inconnus.
Et un silence nous empoigne !
Le mur entourant le cimetière forme le mémorial. Les noms de 20 591 soldats y sont gravés. Tous sont portés disparus dans le secteur allant de la Lys à Grenay, lors des batailles de Loos (1915), de Béthune (1918) et durant la guerre des tranchées. les Britanniques enregistrent 8 500 victimes dont plus de 6 500 sans sépulture. Ils perdent au total 50 000 hommes, tués, blessés ou disparus.
En août 1915, les Allemands occupent le centre du village de Loos en Gohelle dans le Pas-de-Calais. Le puits de la fosse 15 est un point stratégique, surnommé “Tower Bridge”. les Britanniques sont disposés en face, et s’appuient sur le terril de la fosse 5. Les anglais décident les plans d’attaque de ce qui deviendra la bataille de Loos. Mais les difficultés sont réelles. Au nord, le terrain est plat, ce qui va laisser aux allemands tout loisir de voir les troupes alliées arriver, toutes leurs tranchées sont surélevées
Loos est dans une cuvette dont la côte verrouille la sortie. Les pertes seront nombreuses et les premiers à attaquer y laisseront la vie. Les combats se passent du 26 au 30 septembre 1915, une vraie boucherie. Sous une pluie battante, obus, feux de salve, de mitrailleuses, grenades s’abattent sur le petit village de Loos. Les Écossais attaquent au son de la cornemuse, Scotland the brave. De nombreux bataillons disparaissent en totalité
Composés principalement de jeunes étudiants venus des universités, l’Écosse perd en quelques minutes, ses jeunes hommes les plus prometteurs. A 8 h du matin, le 25 septembre 1915, Loos tombe aux mains des alliés, Anglais et Écossais. Dans la journée du 25 septembre, les Britanniques enregistrent 8 500 victimes. Ils perdront au total 50 000 hommes, tués, blessés ou disparus.
L’un d’eux, le fils perdu de Rudyard Kipling et de Carrie (Caroline) Starr Balestier John Kipling, né le 17 août 1897, fait partie du bataillon qui a été fauché pendant cette bataille. Il n’avait que 18 ans comme beaucoup. Son corps n’est pas retrouvé. Il est mort le 27 septembre 1915 à la bataille de Loos-en-Gohelle
Son papa est célèbre alors sa disparition est relatée dans de nombreux journaux français, comme dans L’Indépendant du Pas-de-Calais. On relate la vie du lieutenant Kipling juste avant le combat. Il a séjourné dans la commune d’Acquin, avant de partir au combat, et a confié la garde de ses ouvrages et d’autres objets à l’instituteur du village. Il n’y reviendra jamais.
Il repose anonymement dans ce cimetière. Le nom de John Kipling est gravé sur le mémorial de Loos-en-Gohelle, au Dud Corner Cemetery, aux côtés de milliers d’autres soldats de l’armée britannique tombés en France. Sur la pierre blanche est marqué « officier inconnu des Irish Guards1
Très myope, son engagement dans les troupes britanniques lui est plusieurs fois refusé au début de la Première Guerre mondiale. Rudyard Kipling intervient pour qu’il soit admis dans les Irish Guards, comme Lieutenant au 2e bataillon,
Kipling ne se consolera jamais de cette perte. Jusqu’à sa mort en 1936, il cherchera en vain les traces de son fils, il sillonne chaque été les routes de la Gohelle en demandant : « Have you news of my boy Jack ? ». Il fouille la terre autour de Loos-en-Gohelle, dans l’espoir d’y retrouver une preuve de la mort de son fils, mais sans résultat.
Un père est-il responsable du destin de son fils ? Un poème peut-il être la clé d’une vie ? La mort de John, le seul fils de Kipling, marque à jamais le cours de son existence, l’un des auteurs les plus lus au monde.
Il va écrire avec l’empreinte de la culpabilité.
Il écrit le poème My Boy Jack à la mémoire de son fils. Rudyard Kipling invente aussi l’inscription qui figure sur la tombe des soldats inconnus britanniques : Known unto God (Connu de Dieu).
C’est seulement en 1991, grâce aux archives des Irish Guards, les experts britanniques de la Grande Guerre ont enfin identifié la tombe du lieutenant John Kipling. Désormais, il a sa pierre blanche, se trouve à présent dans le cimetière britannique St Mary’s Advanced dressing station Cemetery (carré 7, rangée D, tombe 2) situé à Haisnes, non loin de Loos en Gohelle. on a inscrit Lieutenant John Kipling aux Irish Guards tué le 27 septembre 1915.
Rudyard Kipling a déjà perdu en 1899, à New York, sa fille adorée Joséphine, six ans, des suites d’une pleurésie. Seize ans après, la mort de John ravive la plaie. John Kipling est le soldat inconnu le plus connu du Royaume-Uni. Son père lui a écrit If, un poème de légende. Connu par son dernier vers « Tu seras un homme mon fils »
Je reprends les deux dernières strophes du poème SI
Si tu peux t’adresser aux foules et garder ton intégrité,
Ou accompagner les rois – en sachant rester simple
Si les offenses de tes amis comme celles de tes ennemis ne peuvent t’atteindre,
Si chacun compte pour toi, mais aucun ne compte trop ;
Si tu peux remplir la minute inexorable,
De soixante secondes de chemin parcouru.
À toi la Terre appartient et tout ce qu’elle contient,
Et – mieux encore – tu seras un Homme, mon fils1 !
La Commonwealth War Graves Commission veille sur leurs sépultures. Sur les 1300 cimetières dans les Hauts-de-France, aménagé comme un jardin à l’anglaise.
La règle veut que les soldats morts au combat soient enterrés, ensembles, tout près du champ de bataille.
Ils sont tous enterrés sans aucune distinction de grade, d’origine ou de religion,
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