
la tarot de marseille
Mlle Lenormand la cartomancienne de la rue de Tournon Paris inventa le Tarot de Marseille !
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Marie-Anne Adélaide LENORMAND naît le 27 mai 1772 à Alençon en Normandie. Un frère, Marc, et Sophie, agrandissent la famille. Mais Marie-Anne se retrouve orpheline rapidement de ses deux parents et Marie-Anne est expédiée au couvant des Bénédictines.
Elle raconte à ses petites camarades que la mère supérieure sera renvoyée et remplacée par une autre au visage rempli de taches. La mère supérieure a connaissance de cette prédiction et met la petite visionnaire à la porte. Alors, on l’envoie à Paris chez une couturière ; puis vendeuse dans un commerce.
Elle se lie d’amitié avec un petit commis qui lui met entre les mains divers ouvrages. Pythagore et les nombres, l’art de gouverner les esprits célestes et l’art de parler avec les morts d’Albert Le Grand. Elle achète le jeu d’Etteilla, maître incontesté de la cartomancie. Marie Anne est très jeune, elle a 15 ans,
Elle côtoie les tireuses de cartes, rencontre les blanchisseuses de l’Arsenal – très attirées par la nécromancie –, ce qui la fait participer à l’étude des morts, découvre l’existence du docteur Gall, inventeur de la phrénologie, fait la connaissance de Bonaventure Guyon, grand astrologue de son temps, qui lui enseigne la lecture des astres
Le magasin devient un lieu d’expérimentation, détailler l’expression d’un regard d’une cliente, la moue d’une déception d’une autre, le froncement de sourcils d’une troisième. elle plonge dans l’étude des livres de prédiction, et elle s’offre un jeu de tarot. Chaque soir, enfermée dans sa chambre, elle étudie chaque arcane du fameux jeu
Elle tente sa chance à la loterie, et elle gagne. Avec un très bon pactole, elle part à Londres pour y rencontrer le professeur Gall, éminent phrénologue, qui y donne des conférences. – Mon enfant ! Vous êtes comme la pythie de Delphes, vous avez la protubérances des grands voyants !
Sur sa porte, une simple pancarte: ” Mademoiselle Lenormand of Paris
Elle revient sur Paris. Alençon lui manque. Elle avait envie de respirer l’air pur et vivifiant des champs et revoir sa petite sœur Sophie et son frère Marc. Dans la campagne normande, elle rend visite à ses anciennes compagnes cousettes de l’atelier de couture. Et elle tire les cartes. Le bouche à oreille fonctionna à merveille
Avant de rejoindre Paris et le faubourg Saint-Germain à dix-neuf ans, où elle est engagée comme lectrice. elle se met à écrire et ne s’arrêtera plus, mais faute de succès, elle publiera ses ouvrages à compte d’auteur.
Elle reprend alors ses consultations de voyance. Après un épisode parisien où elle frôla de près la complicité de complotisme. On lui dénicha un petit logement juste à côté du sien, au numéro 5 de la rue Tournon. Elle s’y installa.
Cette rue parisienne pleine de charme, qui va de la rue de Seine jusqu’au Palais du Luxembourg, abrite une demeure mystérieuse qui héberge tour à tour, au cours de sa longue histoire, quelques personnages pittoresques:
Le célèbre mage Cagliostro, mêlé à toutes les intrigues de la Cour au cours des années 1780,
Puis de 1797 jusqu’en 1840, c’est au tour de la célèbre extralucide Marie-Anne Adélaïde Lenormand d’en occuper le rez-de-chaussée.
Cette demeure n’est pas choisie par hasard. C’est la découverte, à l’aide d’un pendule, d’un passage secret reliant la cave du N° 5 de la rue de Tournon au fantastique réseau de galeries souterraines des anciennes carrières, permettant d’échapper en ces temps troublés, aux dangers révolutionnaires ou aux recherches de la police, qui la décide à s’installer dans cet immeuble. Elle ouvre un cabinet d’écrivain public, pour servir de couverture à ses activités
Au début, une clientèle des plus modestes vient la consulter. On est inquiet de savoir ce que l’avenir réserve. Un jour, un étrange client se présente dans son cabinet. Chétif, le teint un peu jaune, le visage maigre, un costume élimé, bref pas reluisant pour un sou. Marie-Anne examine longuement la paume de la main que l’homme lui tend. Elle n’ose parler tant le destin qu’elle y voit inscrit lui parait extraordinaire. A la fin, prenant une profonde inspiration, elle lui déroule le cours de sa destinée, comme si elle la voyait devant ses yeux.
– Vous atteindrez les plus hauts sommets et traiterez d’égal à égal avec les grands de ce monde. Ce monde, que vous voudrez manger. Vous aurez deux unions dont une avec une fille de roi. L’homme la regardait comme s’il a devant lui une pauvre folle échappée d’asile. Et Il part maugréant et maudissant tous ces charlatans qui ne racontent que des salades, il s’appelle Napoléone Buonaparte.
La police s’intéresse de près à Mademoiselle Lenormand qui commence à faire parler d’elle. On pense que la voyante fait partie d’un complot visant à déstabiliser l’ordre établi de cette toute jeune république qui a bien du mal à se tenir debout. Mais elle échappe à une arrestation possible en s’enfuyant. Et elle revient après de longues semaines Rue de Tournon
Marie-Anne attire là tout ce qui compte dans la capitale, à commencer par le gratin révolutionnaire et la classe de nouveaux riches qui se formait autour du pouvoir. Elle reçoit le peintre David, Robespierre, Saint-Just, Marat, et bien d’autres, elle devient la Confidente de Joséphine. Mais sa vraie fortune commence avec la comtesse de Beauharnais, qui consulte à tout va. Mlle Lenormand sait profiter de toutes les confidences glanées devant son “guéridon”.
C’est une surdouée de la divination et invente de nouvelles mancies. Dans le Fantastique, Occultisme et l’Art divinatoire, c’est une Divination obtenue par quelque procédé que ce soit. Elle travaille et étudie fortement, maniant les cartes avec adresse, lisant dans les lignes de la main ou le marc de café, jetant les aiguilles, consultant le plomb fondu, le vif argent, les blancs d’oeufs jetés dans l’eau claire, les miroirs brisés, le cristal de roche ou les cendres soufflées !
L’entrée de son appartement donne sur la cour de l’immeuble, et l’on y accède par un perron de trois marches. Après l’antichambre, un salon orné de colonnades de stuc avec quatre bustes représentant Jupiter, Saturne, Mars et Mercure.
L’atmosphère divin est au rendez-vous. Avec de beaux tableaux, parmi lesquels “les Adieux de Louis XVI à sa famille” ainsi qu’un portrait en pied de la sibylle peint par David. C’est en somme la salle d’attente. On y attend et reçu par ordre de préséance directement dans la chambre à coucher de Mademoiselle Lenormand
Il y règne un désordre ordonné avec des vases de porcelaine de grand prix côtoyant de nombreux bibelots offerts par de riches clientes, Les hommes politiques, les banquiers, les duchesses, femmes du monde ou demi-mondaines, actrices en vogue, se précipitaient pour entendre les paroles de prophétie.
Mais en réalité, elle travaillait pour toutes les bourses, Elle dit la bonne aventure à de simples domestiques, valets, femme de chambres, habilleuses, midinettes ou cousettes, qui payent vingt sous ses oracles
Elle reçoit telle une pythie assise dans un vaste fauteuil, devant un guéridon chargé de jeux de cartes et de lames de tarots, les mains couvertes de bagues, la tête coiffée d’une sorte de turban oriental, la pythonisse rendait ses oracles au Tout-Paris de l’époque. La rue de Tournon est embouteillée fréquemment par les fiacres qui stationnent dans la rue
On donne son nom et ses qualités avant d’entrer et il faut s’y reprendre à trois fois pour obtenir séance, histoire de mener quelque enquête préalable sur tel ou telle. On espionne, on collecte, on ragote, on colporte, et on médit
Et les clients se font aussi amant. Alors on voit passer Fouché, Talleyrand à qui elle fournit des “demoiselles de bouche”. C’est réseau d’espions, à travers la capitale: concierges, valets, danseuses, laquais, courtisanes, cochers et grisettes, habilement soudoyés, lui font parvenir dans le Paris de l’époque au jour le jour des rapports confidentiels venant étayer et conforter ses “voyances”. Un rapport de police (datant du 6 vendémiaire an XIII) nous dit que: “Mlle Lenormand, se disant cousine de Charlotte Corday, habitant rue de Tournon, tenant un bureau d’écrivain public pour couvrir ses manoeuvres, fait métier de tireuse de cartes.
Dans ses mémoires, Mlle Lenormand rapporte de piquantes anecdotes sur tous ces grands hommes qui terrorisent la France et viennent humbles et tremblants entendre les les prophéties devant son guéridon.
Citons quelques exemples intéressants :
Pour le fameux Robespierre,
« J’ai vu de bien près le farouche Maximilien et j’ai pu le juger, livré à lui-même. C’était un homme sans caractère. Superstitieux à l’excès, il se croyait envoyé par le Ciel pour coopérer à une entière régénération de la société. Je l’ai vu, en me consultant, fermer les yeux pour toucher les cartes, frissonner même à la vue d’un neuf de pique… J’ai fait trembler ce monstre, mais peu s’en fallut que je ne devinsse sa victime…”
Sa vision est bonne. Elle est emprisonnée sur ordre de Robespierre durant quelques jours. Selon ce dernier, elle aurait prédit à Marat, Robespierre et Saint-Just qu’ils mourraient de mort violente. Mais, de plus belle, elle reçoit à son cabinet tous les grands révolutionnaires Fouché, Barras, Mme de Staël, Talleyrand et Talma, mais aussi Joséphine et Napoléon Bonaparte la consultèrent à plusieurs reprises. Napoléon s’en est d’abord amusé, puis moqué et enfin il a compris tout le danger de ces prophéties. Car La voyante, affirmait que dans l’intimité, Napoléon ne se moque pas du tout des arts divinatoires. Il lui arrive de pratiquer l’astrologie ou la chiromancie. La devineresse poursuit : “La veille d’une bataille, il cherche à découvrir la marche des planètes dans le ciel. Il prétend y lire l’issue des combats.”
Napoléon est très superstitieux, se méfie du chiffre 13 comme de la peste.
On prétend qu’il retarde son coup d’Etat prévu pour le 17 Brumaire, quand il se rend compte que ce jour coïncide avec un vendredi 13 dans le calendrier grégorien. “Je n’aime pas les esprits forts, il n’y a que les sots qui défient l’inconnu!”
Dans une lettre, Las Cases nous dit que Napoléon a rendu un hommage tardif loin dans sa réclusion à Saint Hélène, à la perspicacité de Mlle Lenormand. Elle m’a fait le dessin de cette île sur la boiserie d’un appartement qui doit encore exister à Paris, rue de Tournon; elle m’a décrit Longwood et montré Hudson Lowe… Je savais tout cela étant encore au faîte de la puissance, mais je n’y attachai nullement foi.”
Mademoiselle Lenormand se fait prendre dans les affres de la révolution et de la Terreur. Elle connait la prison à plusieurs reprises, sous Robespierre, puis fin 1803, lorsqu’elle est accusée d’avoir prédit une conspiration. Elle s’en sortira. De la prison des Madelonnettes où elle fut incarcérée, elle adresse au préfet de police, en 1804, un petit quatrain qu’elle veut prophétique et a pour effet sa libération immédiate:
“Si le préfet voulait, dans ce moment,
Par un bienfait commencer cette année,
Donner congé de mon appartement…
Je lui prédis d’heureuses destinées!”
En 1809, l’Empereur redoute l’influence de Mlle Lenormand et la fait emprisonner et donne l’ordre de ne la relâcher qu’après le divorce d’avec Joséphine. Le récit de cette arrestation est resté dans les les annales:
Et on perquisitionne le 11 décembre 1809, la rue de Tournon. On emporte les jeux de cartes, les tarots, les baguettes, les cartons, les dossiers et les fiches des clients. Arrivée à la Préfecture de police, ce fut le préfet en personne qui interrogea la suspecte:
– Mademoiselle, vous qui prétendez prédire l’avenir, vous auriez bien pu prévoir ce qui vous arrive ce matin!
Le préfet est sarcastique. – Je le savais, Monsieur le Préfet. Mon horoscope se trouve dans l’un des cartons que vous avez saisis chez moi. Vous pouvez vous en assurer. Le Préfet fait rechercher le carton en question, brise les scellés et lit l’horoscope : l’arrestation est effectivement décrite sans aucune ambiguïté.”
Marie Anne Lenormand continue d’officier avec succès sous les Cent-Jours et la Restauration. La vieille noblesse royaliste rescapée du naufrage, accoure rue de Tournon. Les uns chassant les autres. Avec la Restauration, Mlle Lenormand étend son empire, et voyage dans toute l’Europe. On la trouve à Vienne, à Genève, à Saint-Pétersbourg et à Venise. Elle est la plus grande “voyante” de tous les temps.
Elle s’éteint comme un dernier feu en toute simplicité en 1843, à 71 ans,
Elle laisse derrière elle une oeuvre importante
– LOracle sybillin, Les Souvenirs prophétiques d’une Sybille, l’Ange protecteur de la France au tombeau de Louis XVIII, Le petit Homme rouge au Château des Tuileries, et d’autres
Sous le Second Empire, une prophétesse et grande prêtresse de la Franc-Maçonnerie succéda à Mlle Lenormand dans cette maison de la rue de Tournon où mourut, en 1888, le doux poète Charles Cros, inventeur du phonographe.
Sa vie est bien sûr romanesque, et a traversé une bonne partie intéressante de notre france. Mais ses jeux de cartes notamment le Grand Jeu, sont restés introuvables.
« Les bohémiens de passage, les diseurs de bonne aventure intéressent le peuple qui est une proie facile.
Mais gagne du terrain par la voie du tarot, dont les images riches en symboles fascinent les privilégiés
Marie-Anne est une femme libre avant l’heure ! Elle vit dans une société machiste qui fustige les esprits féminins libres
Elle est constamment fustigée par des clichés sexistes. Elle ne laisse pas indifférente car sa célébrité tient au fait que ses prédictions se réalisent.
Aujourd’hui, sa tombe au Père Lachaise est toujours fleurie par les adeptes de l’occulte.
Et le Grand Jeu qui porte son nom continue sa mémoire et sa destinée
De nombreux jeux de cartomancie sont baptisés de son nom « Lenormand »
Pourtant elle n’utilisait qu’un jeu de cartes ordinaire qui portait des inscriptions, mais lesquelles ?
Liens
Marie-Anne Lenormand — Wikipédia (wikipedia.org)
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