Maxence Van der Meersch et Le Touquet Paris-Plage ont eu une courte histoire d’amour.
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe! La station balnéaire naît de ce brouhaha des guerres et de l’expansion économique du nord de la France. On veut prendre l’air pur et s’isoler des airs pollués de l’industrie qui déverse une chappe de plomb sur un territoire entier, sans prendre gare. Alors Paris découvre ce brin de nature, la pointe du Touquet.Un notaire parisien, Jean-Baptiste Alphonse Daloz décide de boiser l’immense étendue de dunes en plantant des pins maritimes sur 800 ha. Quand le fondateur du Figaro – Hippolyte de Villemessant – est invité à une partie de chasse, il demande à Daloz de créer un lieu de villégiature pour les Parisiens. Le lotissement « Paris-Plage » naît en 1882. Paris-Plage est lancé, un hameau de la ville de Cucq juste à côté.
La confection du chemin de fer paris étaples va propulser le village et on le nomme Paris-plage avec ses paris-plageoises et ses paris-plageois ! Pour s’y rendre, les parisiens empruntent le train du Nord, puis une ligne de tramway mise en place en 1900, qui rejoint Etaples à Paris-Plage.
Un anglais nommé Sir John Whitley rachète le domaine en 1902 et lui donne officiellement le nom du Touquet-Paris-Plage. Mais ce sont les anglais qui font véritablement LA STATION.
Elle est placée sous le signe du sport. Monsieur Whitley a été aidé et conseillé par Pierre de Coubertin l’inventeur des J.O modernes. On construit un court de tennis, bien évidemment un terrain de golf, un hippodrome, et un casino et une piscine marine. C’est la Belle époque florissante.
Les anglais débarquent pour un week-end ou pour s’y installer. On construit de belles maisons dont certaines sont signées de l’architecte touquettois Louis Quételart. Dans les années 60, des gros avions ouvrent leurs souttes et des automobiles anglaises et de belles vieille Rolls-Royce foulent le sol du Touquet Paris-Plage.
La situation de la station fait du bien aux poumons, et les embruns brunissent la peau. Maxence Van der Meersch est un homme du Nord et est resté dans le nord. Il vient goûter au climat du Touquet pour se retirer et se soigner au grand air. C’est un écrivain qui décrit la condition sociale des gens qui travaillent dans les usines qui font l’honneur économique de la france pendant un siècle, malgré un travail très pénible, une époque où l’on parle pas, toute l’énergie est consacrée à la survivance.
Il nait à Roubaix en 1907. Il a un talent très jeune pour l’écriture et cela le mène à des études de droit et de lettres, chose qui est exceptionnelle pour l’époque. Son premier roman en 1932 La Maison dans la dune est un succès. En 1935, il manque de peu le Prix Goncourt avec Invasion 14. Mais, en 1936, c’est la consécration avec le prix Goncourt pour L’Empreinte du dieu, Il a une œuvre abondante. Alors, avec le gain de ce prix, il acquiert en septembre 1936, la maison au 7 Quai des Alliés à Wasquehal. Il a le Prix de l’Académie française avec son roman Corps et Âmes. Maxence fait la une de beaucoup de journaux du nord et de la presse parisienne. Il est aussi, facette moins connue, un chroniqueur et nouvelliste recherché dont les textes paraissent entre 1925 et 1950.dans Marianne, L’Intransigeant, Candide, Le Figaro, Paris-Soir…
En juin 1947, Maxence et Thérèse, Sarah leur fille et Valère, leur fils adoptif, quittent le quai des Alliés… pour toujours. En 1949, Maxence réussit à acheter au Touquet une vaste bâtisse de style anglo-normand, endommagée par la guerre. Maxence rédige un récit : Le Cœur pur, en feuilleton pour la presse. Un premier chapitre d’un nouveau roman est bien entamé relatant son errance et son agonie et sa révolte, et ce désir fou de vivre encore un peu. Les villas du Touquet se reconstruises et se repeuplent. On s’occupe plage ou forêt, on va au cinéma. Le Touquet est devenu une station sélecte. « la Maison dans la Dune » est presque achevée
Et il reçoit des journalistes, le curé de la paroisse, l’instituteur, surtout des amis pour des causeries à bâtons rompus. Il écrit les dialogues du film Quand les sirènes se taisent. Et il veut se tourner définitivement vers le théâtre… une adaptation de Corps et Âmes pour le Théâtre du Parc, à Bruxelles mais le projet ne se fera pas; Mais il rencontre des soucis car les scénarios qu’il a écrits ne conviennent pas; Il se fâche ! Oeuvre complètement défigurée ! Le projet n’aboutit pas
Maxence livre ses derniers combats. Il est emporté par une affection pulmonaire, la tuberculose, à seulement 43 ans.
On peut lire sur la façade, l’inscription : Maxence Van Der Meersche A achevé ici sa brève existence le 14 janvier 1951, à la recherche du vrai. Cette villa s’est appelée La Maison dans la dune. Maintenant l’avenue porte son nom.
Une météore dans le paysage littéraire. Maxence a toujours rejeté la société littéraire parisienne. Et a privilégié son Nord natal. Et il faut lire son œuvre comme le témoignage d’une époque certes révolue, mais qui fait partie de notre patrimoine “. Oublié aujourd’hui mais il laisse derrière lui beaucoup de plaques commémoratives et bustes rares sont les femmes et hommes qui laissent autant de traces.
Les traces laissées par Maxence Van Der Meersch
Un buste dans l’hôtel de ville de Wasquehal
Une plaque et un buste au n° 7 du Quai des Alliés, à Wasquehal,
Des plaques au n° 246 de la rue Lamartine à Wasquehal
Une plaque au n° 82 de la rue de Wasquehal à Mouvaux, où il vécut dans sa jeunesse
A Roubaix sur la maison où il naquit au n° 76 de la rue Cuvier
Au n° 62 de la rue de l’Epeule à Roubaix où il passa les années 1912 à 1924
A l’école roubaisienne Condorcet de la rue Brézin où il usa ses fonds de culottes
Maxence s’est forgé une âme de feu et de fer, un style unique, un univers si personnel que son message est devenu universel.
Il a passé le reste de son existence à lever le voile sur les injustices et les violences qui s’étalaient autour de lui. Pas si démodé que cela, en fin d’analyse Il disait déjà dans une de ses chroniques que, quelque socialisée que soit la société de demain, il y aura toujours large place pour les hommes libres, pour les esprits indépendants. Sinon, c’est la mort. La loi, ça se tourne. Une compétence, une valeur, une force, ça ne se rejette jamais
Liens
Archives de Maxence Van der Meersch | Bibliothèque numérique de Roubaix (cd-script.fr)
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