Le Moulin d’Alphonse Daudet, c’est pour retrouver les senteurs de la Provence des « Lettres de mon Moulin ». Je ressens la présence du Maître de l’école qui nous attend et nous surveille d’un œil toujours bienveillant https://letourismerevisite.fr/go/arles-tourisme-ot
Je pousse la vieille porte d’entrée de mon école et soudain monte les senteurs du vieux bois, de la craie et des milliers de blouses qui ont hanté ce lieu
Je me précipite dans l’une des classes et frayant les tables aux bancs accrochés, qui sont bien en désordre loin de mes souvenirs d’une classe rangée et impeccable, je me dirige dans le fond de la classe là où est disposée la petite bibliothèque renfermant l’histoire, la géographie, les sciences, l’arithmétique, la grammaire en bas et les auteurs littéraires que la patrie s’efforçait de nous inculquer et enseigner.
Quelques livres de Daudet sont encore là à nous attendre paisiblement. Souvenez-vous : la musique des cigales, le parfum des fleurs, l’odeur du thym et de la terre, les pittoresques personnages provençaux. L’écolier ne peut qu’être fasciné par l’histoire de Blanquette, malheureuse chèvre égarée sous le chaud soleil de la Provence.
Difficile, dans ces conditions, de laisser les œuvres d’Alphonse Daudet sur les rayons des bibliothèques !
Après une convalescence en Algérie, et son retour en France, Alphonse Daudet achète, nous dit-il, près d’Arles, un moulin d’où il écrit les fameuses Lettres de mon moulin.
Il ne demeure célèbre que par ses Lettres de mon moulin alors que son œuvre est abondante
Une bataille digne de Pagnol entoure les moulins. Un dépliant de l’office de tourisme soulève un coin du voile du mystère sur celui choisi comme tel “Il correspond le mieux à la description du moulin rêvé par l’auteur car il possède la salle du bas”.
Autrefois appelé « Moulin Saint-Pierre », de son vrai nom « Moulin Ribet », finalement tout le monde l’appelle depuis « Moulin de Daudet »!!
Mais quelques lignes plus loin, le document adoube l’autre moulin qui a aussi été entièrement restauré, propriété municipale depuis 2015 : “Le moulin Tissot-Avon. Il est le plus proche du château de Montauban. Il y est apposé une plaque de présentation
La famille Bellon, qui possède le moulin Ribet, celui estampillé “moulin de Daudet”, louait le lieu jusqu’en 2011 à la municipalité, qui en assurait la gestion. Mais le propriétaire ne renouvelle pas le bail, accusant la mairie de ne pas avoir pris soin du site. S’en suit des travaux de restauration et un conflit de plusieurs années qui font qu’aucun moulin de Daudet n’a pu se visiter jusqu’en 2015.
Mieux vaut plonger dans les Lettres et rêvasser… « Un moulin à vent et à farine, sis dans la vallée du Rhône, au plein cœur de Provence, sur une côte boisée de pins et de chênes verts ; étant ledit moulin abandonné depuis plus de vingt années et hors d’état de moudre, comme il appert des vignes sauvages, mousses, romarins, et autres verdures parasites qui lui grimpent jusqu’au bout des ailes […]. Cette vente a lieu en bloc moyennant le prix convenu, que le sieur Daudet, poète, a mis et déposé sur le bureau en espèces de cours »
Daudet use de son talent littéraire pour embarquer le lecteur dans son rêve :
« C’est de là que je vous écris, ma porte grande ouverte, au bon soleil. Un joli bois de pins tout étincelant de lumière dégringole devant moi jusqu’au bas de la côte. À l’horizon, les Alpilles découpent leurs crêtes fines… Pas de bruit… À peine, de loin en loin, un son de fifre, un courlis dans les lavandes, un grelot de mules sur la route… Tout ce beau paysage provençal ne vit que par la lumière »
Ces écrits ne sont en effet que fiction. Et si le moulin Ribet est le seul qui s’est vu apposer la dénomination “moulin de Daudet”, c’est parce qu’il a été choisi en 1935 par la société des Amis d’Alphonse Daudet pour être restauré. Il était alors le plus récent et le mieux conservQ
Et tant pis, si l’homme de lettres provençal ne l’a en réalité jamais habité. Chaque année, des milliers de personnes, petits et vieux, viennent admirer le fameux moulin d’Alphonse Daudet à Fontvieille. Le vieux moulin est rénové et propose un petit musée juste en dessous, dans lequel vous trouverez des souvenirs, des hommages et des illustrations des livres de l’écrivain.
Mais, vous ne savez peut-être pas qu’en réalité, Alphonse Daudet n’est pas le seul auteur de ses fameuses « Lettres ».
Certaines sont écrites en collaboration avec d’autres auteurs. Notamment sa femme Julia Daudet, Paul Arène mais aussi Léon Allard, Blanchot de Brenas, etc.. Lors de ses séjours provençaux, il a retenu toutes les histoires et les contes qui se racontaient au coin du feu durant les veillées. Il a aussi rencontré des tas d’habitants, des figures locales qui deviendront les personnages pittoresques de ses lettres.
Et c’est lui qui a popularisé « La chèvre de Monsieur Seguin », « Le curé de Cucugnan », « L’Arlésienne » … Elles créent du lien entre les générations. Connues des arrière-grands-parents, des grands-parents, des parents et même encore des enfants. Et pour ça, on ne peut que le remercier
Voilà tout le talent d’un conteur qui sait réunir autour d’un bon feu de bois les vieux et les plus jeunes, et les embarquer dans un rêve éveillé dont ils ne ressortiront pas avant longtemps.
Le château de Montauban à Fontvieille est devenu aussi musée Daudet. Cette superbe bâtisse, composée d’une façade monumentale du XIXe siècle accolée à un mas du XVIIIe siècle, était la demeure de la famille Ambroy qui accueillit Alphonse Daudet lors de ses séjours en Provence.
Daudet y fît des passages réguliers avec son épouse Julia et fut le décor de bon nombre de ses romans et d’où les Lettres de mon moulin prirent le chemin de la gloire.
Ce pays c’est Fontvieille. Allez, continuons de rêver ! Les moulins à vent ne se rencontrent plus en Provence où les vieilles choses et les vieilles gens sont encore vénérées et conservées comme des reliques.
Un gentil pays situé à neuf kilomètres d’Arles, demeure fidèle à ses moulins et, crânement, les arbore toujours sur sa collinette. Une terre aussi attirante peut-être que la Camargue elle-même qui a, depuis longtemps, ses illustrateurs, ses musiciens et ses poètes. Et entre plusieurs mystérieux paysages, surgit cette fameuse colline de Cordes, toute pétrie d’ossements gallo romains.
Au dernier plan s’estompe l’abbaye de Montmajour, épopée de pierres, irréelle presque à force d’être jolie. On en distingue la tour sarrasine ornementée d’une collerette, les absides des chapelles, les murailles qui ont des morceaux d’azur pour vitraux.
Les moulins ne tardent pas à saillir du mamelon d’en face ; un, deux, trois !
Liens externes
ACCUEIL | Fontvieille (moulindedaudet.wixsite.com)
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