La Pierre de Couhard est à Autun, en Saône-et-Loire, dans la région Bourgogne-Franche-Comté. De cette histoire très chargée, un monument nous perturbe : la pyramide de Couhard. Il n’y a rien sur quoi plane autant de séduction et de malédiction que sur un secret.
Augustodunum, surnommé “sœur et émule de Rome”, signifie « la forteresse d’Auguste », fondée au premier siècle avant Jésus-Christ (entre -24 et -14).
Aventurons-nous sur les hauteurs de la ville et nous ferons un bond dans le temps de plus de 2000 ans en arrière.
Une pyramide en Bourgogne
Nous voici devant une drôle de pyramide.
Edifice unique en France, elle renferme une véritable et mystérieuse malédiction qui n’a jamais été élucidée à ce jour. Une pyramide en Bourgogne !!!
Bâtie par les Romains au 1er siècle après J.-C., nous dit on, l’ancienneté du monument ne fait aucun doute mais son mode de construction fait qu’elle serait antérieure à l’occupation Romaine. Haute de près de 23 mètres, elle devait faire environ 30 mètres à l’origine, elle était entièrement recouverte de belles pierres de calcaire blanches. L’ensemble est rempli et constitue un seul bloc de forme parfaitement pyramidale.
Malheureusement, avec le temps, le peu de rénovation, les intempéries et les dégradations, le monument a perdu son apparence initiale. Il est en cours de rénovation. Pendant plusieurs siècles, il fascine et génère des hypothèses fantastiques, légendaires, imaginaires, et mystérieuses. Il domine une immense nécropole romaine, appelée aujourd’hui « le champ des Urnes ».
Une énigme et la tablette magique
C’est une vraie énigme historique non résolue à ce jour. Elevé pour qui ? pour quoi ? Les avis divergent depuis bien longtemps mettant tous les amateurs et professionnels sur des pistes très diverses. Pour un grand homme ? En hommage à un individu ou une famille en particulier ? Comme les pyramides égyptiennes ? Ou pour un ou des défunts qui reposent dans le cimetière situé en contrebas ? Un cénotaphe en quelque sorte… Nul ne le sait puisque aucune inscription n’y figure. Un mausolée, mais les fouilles n’ont mis au jour aucune urne à incinération.
Après des tentatives de fouilles au19ème siècle, rien à l’intérieur elle est pleine. Les chercheurs de trésors restent bredouilles
Ce n’est que dans les années 1960 qu’on découvre à la base de la pyramide une étrange tablette et une grande croix. la tablette mesure 15,5 cm de long et 5,80 cm de large, épaisse de1 mm rempliée en deux. Elle présente deux textes en lettres latines et grecques tracées à la pointe,
L’une d’elles présente une liste de cinq noms de personnes : Attianus, Carpus, Musclosus, Onesiforus et Titus qui sont plutôt les victimes que les signataires. La mention latine deficti sunt, littéralement « ont été ensorcelés » clôturait la liste.
La seconde présente une série de huit mots magiques : Abrasax, Bisôtorth, Dannameus, Dertherth, Gômatou, Kompôth, Sabalthôut et Thipherith. Ces mots sont à caractères menaçants
Rien de plus dissuasif qu’un avertissement diabolique.
La tablette de plomb fait partie des nombreuses tablettes magiques utilisées dans l’Antiquité. Les archéologues et les historiens les nomment « tablettes de défixion » ou tablettes de malédiction. Elles sont liées à des pratiques magiques antiques. À l’aide de cette tablette d’exécration, la defixio a pour objectif d’envoûter un individu, de soumettre à sa volonté un rival.
A bon entendeur, salut !
Les magiciens antiques utilisent généralement des plaques de plomb, y portent parfois un texte ou des signes, mais peuvent aussi y insérer un élément ayant été en contact avec l’envoûté (cheveu, tissu). Les tablettes sont alors jetées dans des lieux cultuels ou offertes aux divinités infernales : une tombe, les eaux d’un puits ou celles de la mer.
On ne saura probablement jamais qui est à l’origine de cette malédiction. Ni d’ailleurs si la malédiction a fonctionné sur les Romains dont les noms sont gravés sur la tablette. Ce qui surprend, c’est la combinaison des faits et des lieux.
A quoi sert la pyramide ?
Pourquoi choisir une pyramide pour y glisser une malédiction ?
Il est intéressant de noter que les tablettes magiques étaient toujours placées dans des lieux en rapport avec le monde des morts. De plus, selon les croyances égyptiennes, la forme pyramidale facilite le passage de l’âme du défunt vers le ciel.
Plus étrange encore, en 1630, on a trouvé non loin de la Pierre de Couhard une médaille d’or représentant un Gaulois revêtu d’une longue robe et coiffé d’un casque. Avec cette inscription Gloria Ædorum druidumque : A la gloire de Divitiacus. Il s’agit d’un druide Eduen. Diviciacus fut l’invité du sénat romain et aussi de Cicéron qui semblait très intéressé par sa connaissance de la divination, sa connaissance de l’astronomie et son penchant pour la philosophie naturelle. Jules César fit de lui un diplomate qui représentait le peuple Eduen. Là aussi, cette question n’est pas totalement élucidée.
On pourrait expliquer que La pierre de Couhard est peut-être un Mesomphalos ?
Il était de coutume dans le monde celte que les druides localisent les lieux nommés Mesomphalos pour y célébrer des cultes. C’était généralement de petites collines, en périphérie de cités importantes, censées représenter un nombril du monde, un lieu où l’on procédait à des rites en rapport avec les cieux, l’homme et les profondeurs de la Terre, un lieu où l’on pratiquait également des guérisons par l’eau.
Le tertre de la petite pyramide correspond, un cours d’eau passe en bas !
Cela expliquerait parfaitement pourquoi, sur la médaille retrouvée, on parle des druides et des Eduens au pluriel. D’autres pyramides existaient peut-être en Gaule ou ont pu être détruites par l’Eglise qui voyait là la survivance de cultes païens, comme le prouve notre tablette
Il est d’ailleurs étonnant que les chrétiens qui ont construit la cathédrale d’Autun n’aient pas jugé bon de détruire cette pyramide qui se voit depuis la ville ?
Et, comme les pyramides d’Égypte continuent encore aujourd’hui à nous livrer certains secrets
Que, finalement, il n’est pas inconcevable d’imaginer qu’un jour, peut-être, nous ferons aussi au cœur de la pyramide de Couhard de surprenantes découvertes.
C’est plus un symbole de vie qu’un lieu funéraire
Informations
La Pierre de Couhard est classée monument historique depuis 1840.
Vous pourrez admirer la fameuse tablette au musée Rolin de la ville d’Autun
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Liens externes
Pierre de Couhard – Le Patrimoine Culturel | Saône et Loire (destination-saone-et-loire.fr)
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