Nous sommes à Chamaret, au pied de La Vierge du Voeu du 15 août 1944. La Vierge est posée là, face à la plaine. Toute seule, sur les contreforts de la Tour, le plus haut endroit
Mais aucun chemin pour y accéder. Pourquoi est-elle là si hautement perchée.
Nous sommes un mardi du mois d’août. Précisément, un 15 août, il fait très chaud, le ciel est bleu mais les paroissiens et tous les habitants ne sont pas tranquilles. En ce milieu de mois, on fête Marie partout en France, l’église de Chamaret est pleine. Alors on prie, on se recueille, on implore !
Mais en ce mardi 15 août 1944, et ce n’est pas une date anodine, c’est le tournant de la fin de la 2ème guerre mondiale. Et dans le ciel bleu provençal, sans nuages, ce sont des détonations de bombes qu’on entend dans l’église remplie. La nef à 4 travées et l’abside voûtée de l’église St Barthélémy tremble.
Le chanoine Bourgeat, curé de la paroisse, monte en chaire et conjure l’assistance :
« Mes chers paroissiens
Mettons-nous sous la protection de la Vierge et faisons le vœu de lui élever une statue si nos vies et nos biens sont épargnés »
Tout le monde acquiesce et chacun signe son adhésion sur un registre. Le village passe indemne cet épisode guerrier de la retraite de l’armée allemande. Il ne faut que trois semaines pour réunir la souscription qui dépasse toutes les espérances de générosité des croyants comme des non croyants. On l’appelle Notre-Dame des Champs. Elle est grandeur nature, taillée dans une pierre blanche, de facture moderne, par le sculpteur Hartmann d’Alex
Il faut attendre une dizaine d’années pour consacrer le vœu’est le dimanche 19 septembre 1954, après les vêpres. On repense bien sûr à cette journée du 15 août 1944 et de la frayeur qui s’était abattue sur les paroissiens. Une immense procession emmenée Mr le Curé Aubert, archiprêtre de Grignan, se dirige au pied de la Vierge dominant le pays de sa blancheur immaculée. Seuls les membres du clergé gravissent le rude sentier qui accède à la statue. On entonne un « Hosanna » à la Gloire de Notre Dame des Champs, une minute de silence et une prière pour la Madone, Reine de Chamaret.
Cette histoire semble être une affaire propre à la Drôme au moment où les circonstances sont dramatiques dans le massif du Vercors. C’est Monseigneur Camille Pic, l’évêque de Valence, qui lance le mouvement et encourage les communes épargnées par la guerre à ériger une statue de la Vierge en signe de remerciement
La date du vœu est fixée le 15 août 1944
Il faudra ériger, en un lieu élevé, public ou privé, un sanctuaire ou une statue à la Vierge sur le territoire de la paroisse et de venir chaque année en pèlerinage remercier Notre Mère de sa protection efficace
La Vierge de Chamaret représente l’une des 78 « Vierge du Vœu du 15 août 1944 » du département de la Drôme. Elles témoignent d’une époque où les français étaient encore empreints d’une grande religiosité. Elles continuent à veiller sur leur commune respective. Certaines sont moins bien entretenues que d’autres. Peu nombreux sont les habitants qui continuent à y venir en pèlerinage. . lles sont peu honorées, voire complétement oubliée. Mais il suffirait quelquefois d’un évènement qui vienne frapper le cœur de chacun pour retrouver la place qu’Elle devrait avoir
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