On est dans le Train Bleu Episode 3 et on quitte Paris. On traverse la banlieue très dense. On file ! on passe Fontainebleau, Dijon, Châlon-sur-Saône pour arriver à Lyon Perrache. La locomotive, une de ces machines à coupe-vent, siffle, remonte la Seine et l’Yonne, longe des coulées blanches, traverse le tunnel du Blaisy bas, ligne de partage des eaux entre les vallées de la Seine et de la Saône et Lyon Perrache est atteinte. Une erreur d’urbanisme. Le remblai de 10 mètres de hauteur sur lequel est construite la gare de Perrache forme un mur presque infranchissable. Il coupe la presqu’île en deux. L’arrivée du PLM accentue l’isolement de Perrache» Aujourd’hui, sous les combles de la gare de Perrache, il reste les vestiges du passé : un ancien buffet Napoléon III, des coupoles vitrées qui ont perdu leurs carreaux, quand elles n’ont pas été massacrées pour laisser passer des câbles; des poutres sculptées masquées par des panneaux de stuc verdâtre et éventré; des fragments de toile peinte pourris et, à contre-jour, sur un mur noirci, trois lettres entrelacées effacées, PLM. A Lyon-Perrache, la SNCF. sans états d’âme, a effacé les marques prestigieuses de passage du PLM, laqué les feuilles d’acanthe des colonnes corinthiennes et caché la voûte de la gare d’origine sous les horribles faux plafonds de la salle d’accueil. Comme à Paris, on a frôlé la catastrophe dans les années 1960. Le splendide buffet de la gare de Lyon, Le Train bleu, apothéose de l’art 1900, gêne les nouveaux plans d’aménagement de la gare. La SNCF a donc programmé sa démolition. Alarmé, Albert Chazal, le propriétaire, est monté au créneau, appuyé par le cinéaste René Clair et une palanquée d’artistes de poids comme Gabin, Michèle Morgan ou Salvador Dali. En 1972, André Malraux a classé l’établissement monument historique et le PLM est...