La Renaissance de Venise Le Bucentaure. Les Français aiment Venise. On oeuvre toujours pour la sauvegarde et la restauration des joyaux de Venise. On rêve à la renaissance du Bucentaure « Le Bucintoro ».
Le navire de la République de Venise sur lequel les Doges embarquaient une fois par an pour une cérémonie célébrant les « noces » de la ville avec la mer. Aujourd’hui, dans une Venise envahie par le tourisme de masse, ce serait un bon signe que la reconstruction d’un monument flottant de son histoire permette de la reconnecter directement à la tradition de ses anciens métiers et sa tradition maritime
On perpétue le mythe de Venise.
Pendant près de 6 siècles, chaque année, est célébré ce mariage de Venise avec la mer. Une fois le Bucentaure sorti de la lagune, le Patriarche de Venise de l’Eglise catholique romaine le rejoignait avec un autre bateau, puis montait à bord pour prononcer une bénédiction nuptiale. Le doge se plaçait sur l’avant du bateau pour jeter l’anneau d’or dans la mer après avoir prononcé en latin “Nous t’épousons, Mer, en signe de véritable et perpétuelle domination”.
Puis au retour du Bucentaure à Venise commençait la Fête de la Sensa et son immense foire sur la place Saint-Marc. Cette fête était connue dans l’Europe entière pour être grandiose.
L’entrée des troupes de Bonaparte à la Sérénissime fit abdiquer le 120ème et dernier doge Ludovico Manin. Les troupes françaises firent alors brûler le dernier Bucentaure pour en récupérer l’or qui le recouvrait.
Voilà une bien triste et navrante histoire qui va provoquer un sursaut tardif. On crée une fondation en 2004 pour la reconstruction et leur profession de foi :
“En 2004, un groupe de passionnés de l’histoire de Venise a décidé de créer la fondation pour redonner vie et rendre à Venise et au monde entier une vision possible et mise à jour du dernier Bucintoro du XVIIIe siècle.
Ce sera le Bucintoro du Troisième Millénaire, exacte réplique du modèle à l’échelle 1:10 réalisé en 1830 encore conservé au Musée Historique Naval de Venise. Le dernier Bucentaure mesurait 34,80 mètres de long, 7,30 mètres de large et 8,50 mètres de haut. Cette galère était propulsée par 168 rameurs qui actionnaient quatre par quatre 42 rames de 11 mètres de long. Un équipage de quarante marins, le pont supérieur, couvert par un baldaquin, accueillait 90 dignitaires – les plus hautes autorités de la ville – assis et le trône du doge.”
La Fondation Bucintoro espère que le navire deviendra le musée flottant le plus visité au monde, et y voit un moyen d’aider Venise à retrouver son ancienne gloire et son esprit ancien.
Durant le mandat du président Nicolas Sarkozy, celui-ci, lors d’une visite officielle, a promis, en réparation des destructions commises par les troupes françaises, que la France offrirait le bois pour la construction du navire.
Alors, dans la foulée, au travail ! et reconstruisons à l’identique, en s’inspirant de la maxime “Tel qu’il était, là où il était”. Les premiers chênes propres à la construction navale furent choisis et abattus dans la forêt de la Double en Périgord noir. Les maquettes et les nombreux tableaux représentant le Bucentaure serviront de modèles. Aucun détail ne sera oublié : on reproduira les revêtements dorés, les figures de proue et les statues, qui faisaient de l’embarcation du doge le navire le plus admiré de tous les océans. Et l’on ne lésinera pas sur les velours et les sculptures.
La fondation vénitienne vient en Périgord pour obtenir des chênes, dans la forêt de la Double près de Périgueux. On accède aux Grands-Bleytoux, commune de La Jemaye, par un long chemin de terre détrempé et truffé d’ornières. Dans le fond reculé de la forêt, on croise un grand tapissier célèbre vénitien, un général italien à la retraite, l’architecte naval en charge du projet. Objet de leur attention, un chêne. Un beau vieux chêne de plus de 200 ans, qu’on abat devant ce parterre d’yeux voyant cet arbre vénérable se transformer en quille du mythique « Bucintoro ». Et on coupe des pièces de chênes.
Six cents chênes venant des forêts d’Aquitaine serviront à construire la quille, offerts par la France et surtout par la ville de Bordeaux et la région aquitaine,
L’équivalent d’une trentaine de camions de bois au total partent d’Aquitaine, fournissant la matière première de la galère de 35 mètres de long ; au total la France contribuera à hauteur d’un demi-million d’euros. Le chantier devait démarrer et s’étaler sur cinq ans au moins.
A Venise, on lance les projets de reconstruction. Plus de 200 constructeurs de navires, sculpteurs sur bois et bijoutiers ont commencé leurs travaux à l’Arsenal. On utilise des techniques de construction navale traditionnelles et des matériaux originaux, et il est prévu de reproduire des décorations en or.
Et on collecte tous azimuts, la fin justifiant les moyens. L’ampleur de la tâche a de quoi faire mettre les bouchées double. On ouvre la souscription par la collecte de fonds pour proposer aux amoureux de Venise d’acheter des parts du Bucentaure dans le monde entier.
La volonté est ferme et définitive, et quoi qu’il arrive, les travaux de reconstruction du Bucentaure vont démarrer.
“Les financements proviennent des plus grosses entreprises du Nord de l’Italie.
Nombre d’entre elles ont déjà adhéré.
Nous avons également le soutien de plusieurs collectivités locales, parmi lesquelles la municipalité de Bergame, ville natale du condottiere Bartolomeo Colleoni, qui fut un serviteur fidèle de la Sérénissime République de Venise”, explique Roberto D’Agostino, le vice-président de la Fondation Bucentaure.
Au fur et à mesure de sa construction, le Bucentaure sera son propre musée : le chantier sera ouvert de façon permanente – au public et aux touristes, bien sûr, mais également aux écoles, qui découvriront un arsenal aussi dynamique qu’autrefois.
Alors, est-ce un projet enthousiasmant pour renouer avec la grande Histoire de la Sérénissime ?
La reconstruction du Bucintoro a toujours été un rêve dans le for intérieur de nombreux vénitiens.
Et ce n’est pas d’aujourd’hui !
En 1900, fut présentée au maire de l’époque, une étude minutieuse pour la reconstruction, avec le détail des coûts aussi bien pour la coque que pour les travaux de décoration. En 1914, on fit une maquette que l’on pouvait mettre à l’eau. On caresse les projets et les rêves
Nebuloso !
A ce jour, on ne connaît pas les détails du fameux projet de reconstruction, malgré les nombreuses demandes d’éclaircissement, à part quelques images diffusées chaque année à l’occasion de la fête de la Sensa.
Cependant, la partie centrale de la coque a déjà été construite, installée dans la maison d’origine du Bucintoro à l’Arsenal -Casa del Bucintoro- Il se dit que d’autres parties commandées suivront bientôt.
De nombreuses voix se sont élevées sur l’opportunité de construire un bateau aussi coûteux, dont les capacités à naviguer restent problématiques !
L’acte de vandalisme perpétré par les troupes de Bonaparte sur le Bucentaure fut une blessure profonde pour les Vénitiens. Plus tard en 1825, ce sont les Autrichiens qui mettront à l’abris les objets de marine rescapés de ces tristes évènements. Ils en font la base d’un premier musée naval dans l’arsenal. Une des pièces majeures ainsi mises à l’abri fut la splendide maquette du dernier Bucentaure. Cette maquette reste, aujourd’hui, une des pièces emblématiques de l’actuel Museo Storico Navale
Le projet est arrêté faute de fonds suffisants. Ce chantier a redonné à l’Arsenal un peu de sa raison d’être historique en renouant avec les traditions navales de la sérénissime République. On recherche des mécènes pour achever le projet BUCINTORO.
Le vaisseau BUCINTORO accueillerait aussi un Musée Naval vénitien…
L’idée de la Fondation pour le Bucintoro du IIIème millénaire est un peu la même que celle qu’ont eue, il y a une vingtaine d’années, ceux qui ont voulu et ont reconstruit « L’Hermione », à Rochefort en Charentes Maritimes L’objectif est toujours de remettre en valeur le savoir-faire des artisans de l’époque.
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