
les catacombes de paris
Quand on va au boulot, on ne s’imagine pas que derrière les parois de béton du métro il y a tout ça ! et le métro se superpose aux galeries de carrières. Parfois une ligne de métro peut croiser une galerie de carrière, par exemple la ligne 9 avenue du Président-Wilson, la ligne 13 porte de Vanves, ou la ligne 12 rue de Fleurus et rue de Vaugirard, ce qui donne lieu à chaque fois à des détournements : percement d’une nouvelle galerie au niveau des carrières par-dessus ou en dessous de manière à ne pas rompre la continuité du réseau.
Le sous-sol de Paris, si l’œil pouvait en pénétrer la surface, présente l’aspect d’une éponge. Les catacombes existent parce que ont été exploités pendant des siècles les terrains sédimentaires qui se sont formés sur un sol qui allait devenir la capitale de la France.
Le calcaire est issu de dépôts marins datant d’il y a 45 millions d’années environ. Sur ce fond marin se sont accumulés plusieurs mètres de sédiments et de boues qui sont devenus calcaires avec le temps. Le niveau des Catacombes correspond à ce banc de calcaire qui représente la période appelée « Lutétien », en référence au nom de Paris à l’époque romaine, Lutetia. Au fur et à mesure du retrait de la mer, la faune marine a laissé des dépôts riches de fossiles dans les bancs de calcaire que l’on retrouve aujourd’hui dans le parcours des Catacombes.
Pourtant, c’est bien le calcaire lutétien, dit « pierre de Paris », qui a fourni l’essentiel de la pierre de construction jusqu’au début du XXe siècle.
Les Catacombes remontent à la fin du XVIIIe siècle, lorsque de grands problèmes de salubrité liés aux cimetières de la ville entraînent la décision de transférer leurs contenus sous terre. Les Catacombes visitables s’étendent sur environ 1,7 kilomètre et sont situées à vingt mètres sous la surface. L’entrée se trouve à la Place Denfert-Rochereau, et la visite nécessite de descendre 131 marches.
La température constante est de 14°C, et la visite est déconseillée aux personnes souffrant d’insuffisance cardiaque ou respiratoire. Avec 500 000 visiteurs par an c’est un musée de la ville de Paris, dépendant du musée Carnavalet.
Cette partie ouverte au public ne représente qu’une infime fraction, vastes carrières souterraines de Paris, qui s’étendent sous plusieurs arrondissements de la capitale. Près de trois cents kilomètres de galeries s’étalent sous Paris intra-muros, sur parfois trois niveaux de carrières.
L’accès aux anciennes carrières de la Tombe-Issoire, sous la plaine de Montrouge a servi pour surveiller et consolider les carrières désaffectées, suite à une série de graves effondrements du sol parisien. Les premières évacuations ont lieu de 1785 à 1787 et touchent le cimetière le plus important de Paris, les Saints-Innocents. Le site est consacré « Ossuaire municipal de Paris » et s’approprie dès ce moment le terme mythique de Catacombes ». À partir de 1809, les Catacombes deviennent accessibles au public sur rendez-vous.
Les sépultures, les fosses communes et les charniers sont vidés de leurs os, lesquels sont transportés à la tombée de la nuit pour éviter les réactions hostiles de la population parisienne et de l’Église.
Un rite religieux scrupuleux est respecté : des chars funéraires couverts de catafalques noirs se rendent au crépuscule au puits de service des carrières de la Tombe-Issoire afin d’y déverser leur chargement.
Ils sont précédés de chœurs de religieux portant la lanterne des morts, accompagnés de porteurs de torches et suivis de prêtres chantant l’office des morts.
À la fin du parcours, le travail est plus brutal : les os sont précipités dans un puits d’extraction de pierres.
L’ossuaire municipal des Catacombes est l’un des plus grands ossuaires du monde. Un registre est ouvert à la fin du parcours pour recueillir les impressions des visiteurs. Les visites connaissent rapidement un grand succès auprès des Français comme des étrangers et encore à ce jour. L’ossuaire accueille au fil des années de nombreux personnages illustres : en 1787, le comte d’Artois, futur Charles X, en 1814, l’empereur d’Autriche François Ier les visite et, en 1860, Napoléon III y descend avec son fils.on organise des murs,.
En façade, les rangées de fémurs et de tibias alternent avec celles de crânes, tandis que derrière les parements s’entassent les os restants, souvent très fragmentés par les conséquences de leur chute.
Des monuments maçonnés de style antique et égyptien sont également aménagés dans le parcours, aux formes de piliers doriques, d’autels ou de tombeaux.
Des noms inspirés de la littérature religieuse ou romantique et de l’Antiquité sont donnés à certains lieux : le sarcophage du Lacrymatoire, la fontaine de la Samaritaine ou la lampe sépulcrale.
Au 19ème siècle, ce sont ainsi dix-sept cimetières, cent-quarante-cinq monastères, couvents et communautés religieuses et cent-soixante lieux de culte entourés de leur propre cimetière qui alimentent les carrières souterraines. Et avec les grands travaux d’Haussmann on fournit des ossements oubliés, à leur tour transportés vers les catacombes. Au bas du puits de déversement, des hommes recueillent les ossements déversés en vrac, et les chargent sur des brouettes ou dans de petits chariots de bois à destination du secteur qui leur est réservé dans les salles ou galeries souterraines. Chaque emplacement est signalé par une plaque gravée indiquant la provenance et la date du transfert. On estime à plus de six millions le nombre de dépouilles qui ont ainsi été déplacées durant un siècle dans une série d’ossuaires du 14e arrondissement qui existe encore sous Paris, ce qui en fait la plus grande nécropole visitée au monde.
En 1861, Félix Tournachon, plus connu sous le nom de Nadar, expérimente pendant trois mois les premières prises de vues à la lumière artificielle. L’obscurité rendant le temps de pose très long, le photographe utilise des mannequins pour figurer les ouvriers dans leur milieu de travail. Aujourd’hui, des recherches sur les pathologies se poursuivent au cours des campagnes de consolidation de l’ossuaire. La conservation préventive des ossements dans un milieu souterrain très humide, le respect des restes humains et la valorisation du patrimoine géologique, archéologique et historique constituent un véritable défi pour les Catacombes de Paris.
Notons que le terme « Catacombes de Paris » – nom propre attribué au tronçon de carrière transformé en ossuaire au XVIIIe siècle – est aujourd’hui utilisé par extension et par erreur pour désigner les carrières s’étendant sous Paris et parfois même au delà de Paris
Il y a aussi des personnes qui utilisent les catacombes comme lieu de rendez-vous insolite et adeptes de lieux clandestins, hors des sentiers battus ! un paradis en quelque sorte. Le 2 avril 1897, un concert clandestin est organisé dans les catacombes et va défrayer la chronique. Une centaine de convives du monde parisien reçoivent un énigmatique billet d’invitation, les conviant à se présenter à onze heures du soir devant l’entrée de l’ossuaire, rue Dareau.
En 2004, une salle de cinéma clandestine de 400 m² a été découverte sous le Trocadéro. Située à 18 mètres sous terre, elle comprenait un grand écran de projection, des chaises, des gradins taillés dans la pierre, un bar, installation bien sûr clandestine
Les catacombes ont bien sûr été utilisées comme refuge pendant la 2ème guerre mondiale et cachent toujours plusieurs bunkers.
Le premier, allemand, se trouve sous le lycée Montaigne.
Le second est appelé « Rol-Tanguy » et fait désormais partie du Musée de la Libération.
Le dernier, collaborateur, est dit « Laval » et se situe sous la rue des Feuillantines. En mai 68, ce sont les étudiants qui s’en servent pour esquiver la police…
Le mouvement des cataphiles – ces explorateurs urbains passionnés – a redonné vie à ces galeries sombres. Graffitis, sculptures, et autres œuvres d’art transforment ce lieu de mort en un espace de créativité, un Paris insolite
La petite entrée des Catacombes se situe place Denfert-Rochereau, à deux pas du métro. Elle est discrète, mais bien indiquée. Une fois descendu les marches, un espace d’expositions temporaires raconte l’histoire des Catacombes et du Paris souterrain, depuis l’époque préhistorique où le site était immergé sous les eaux. Cette courte introduction plonge les visiteurs dans l’univers insolite des Catacombes. .Au bout d’une vingtaine de minutes de marche, l’inscription : “Arrête ! C’est ici l’empire de la mort”, gravée sur un linteau, marque l’entrée de l’ossuaire des Catacombes de Paris.
Le ton est donné ! Cet avertissement fait écho aux indications lues au départ de la visite : “déconseillé aux personnes sensibles et aux jeunes enfants“.
Vous voilà prévenus… place au frisson et au macabre,
La traversée des Catacombes est une véritable plongée au cœur de l’histoire, une immersion troublante, instructive et un brin sportive, avec le sentiment d’avoir traversé quelques siècles en moins d’une heure.
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