Nous sommes chez Nicolas Flamel l’Alchimiste, au 51 rue de Montmorency Paris 3ème arrondissement, une des plus anciennes maisons datées de 1407
Voulez vous que je vous raconte mon histoire ? Ah mais vous êtes curieux et vous vous interrogez sur cette belle façade ! Je me nomme Nicolas Flamel
Je suis un écrivain public, en ces temps-là, peu de gens sait écrire. Je gagne ma vie ainsi et je fais des inventaires, je dresse des comptes, j’arrête des dépenses pour les majeurs et les mineurs. Je copie des livres très anciens
J’ai une petite échoppe au pied de l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie, dans la rue des Écrivains. Ma foi, je travaille bien et jJe réussis à acheter maison en face de mon petit commerce juste sur le coin de la rue des Écrivains et de la rue de Marivaux (renommée rue Nicolas-Flamel en 1851) Vous ne pouvez plus la voir malheureusement, tout a disparu, mais j’y ai habité et y installe mon atelier avec une belle enseigne La fleur de Lys.
Et je deviens libraire-juré. Mais qu’est ce qu’un libraire juré ? C’est une charge que je dois acheter. Je dois prêter serment à l’université de Paris. Et je deviens membre de la catégorie privilégiée des libraires, parcheminiers, enlumineurs, écrivains et lieurs de livres. On m’appelle maintenant clerc. Je forme des ouvriers et des copistes de psautiers et de manuscrits. Vous dites maintenant je crois un notable. J’apprends à lire, à écrire, à compter, la grammaire française aux enfants et aux gens de la cour ou des nobles seigneurs. Les seigneurs apprennent à signer leur nom. Je suis un éditeur de livres ; j’achète, je revends, j’imprime. Je vis fort tranquillement et heureux de ma prospérité
Mon épouse Fernelle m’aide bien. Cela me permet de faire du bien autour de moi. Je commence à avoir une bonne réputation. Les jours s’écoulent paisiblement dans la satisfaction de bien travailler et d’œuvrer pour le bien.
J’ai une vision dans la nuit. Un ange m’apparait dans un nimbe éclatant. Il tient à la main un manuscrit avec des caractères étranges que je ne connaissais pas. Pourtant je vois beaucoup de manuscrits sous mes yeux. Regarde bien ce livre, tu n’y comprends rien, ni toi, ni beaucoup d’autres, mais tu y verras un jour ce que nul n’y saurait voir. Et il disparait.
Mais ceci n’est qu’un rêve, et je reprends mes activités sans me soucier. Un jour de l’année 1357, un inconnu vient à ma librairie me vendre un très vieux manuscrit avec des figures bizarres. Je le paie deux florins, il ne savait pas comme moi sa valeur. Je ne savais pas comment il se l’était procuré. Je l’examine et je reconnais le livre de ma vision. C’est un manuscrit doré, fort vieux et très large, il n’était pas en papier ni en parchemin mais fait de déliées et d’écorces de tendres arbrisseaux. Une couverture de cuivre, toute gravée de lettres et figures étranges. Je ne sais pas les lire, je sais qu’elles sont inconnues et je m’y connais quand même un peu !
les feuilles d’écorce sont gravées et d’une très grande industrie, écrites avec une pointe de fer en belles et très nettes lettres Latines colorées. Il contenait trois fois sept feuillets, car ceux-ci étaient ainsi comptés au haut du feuillet le septième desquels étaient toujours sans écriture au lieu de laquelle il y avait peint une verge et des serpents s’engloutissant. Au second septième, une croix ou un serpent était crucifié. Au dernier septième étaient peints des déserts au milieu desquels coulaient plusieurs belles fontaines dont sortaient plusieurs serpents qui couraient par-ci et par-là. Au premier des feuillets il y avait écrit en lettres grosses capitales dorées :
ABRAHAM LE JUIF, PRINCE, PRETRE, LEVITE, ASTROLOGUE ET PHILOSOPHE A LA GENT DES JUIFS OU PAR L’IRE DE DIEU DISPERSEE AUX GAULES SALUT D.I. »
Un mot Maranatha
Un mot m’interpelle Maranatha, qui signifie : anathème, malédiction universelle. Le Maudit soit…. Et je le feuillette et m’aperçois que le reste de ce manuscrit traite d’alchimie. Un ensemble de pratiques et de spéculations en rapport avec la transmutation des métaux, des métaux « vils », comme le plomb, en métaux nobles comme l’argent ou l’or.
Et la recherche de la panacée (médecine universelle) et la prolongation de la vie …….un élixir de longue vie
Dans mon rêve l’ange m’a mis en garde : « tu n’y comprendras rien… mais un jour, tu y verras ce que nul autre n’est capable de voir… »
La Kabbale
On ne peut comprendre qu’en étant versé dans la Kabbale, la « loi orale et secrète » donnée par YHWH (c’est-à-dire Dieu) à Moïse sur le mont Sinaï et qu’un faible nombre d’initiés se transmet de générations en générations. Je fais la promesse que je vais déchiffrer toutes ces arcanes. peu importe d’être riche ou pauvre, je donnerai tout aux pauvres et aux églises ! Je veux seulement pouvoir lire couramment ce mystérieux livre d’Abraham Juif. Mais tout m’échappe.
Le voyage à Compostelle
Mais les jours et les années passent sans que j’entrevois un petit succès, rien, je vais à l’église Saint-Jacques, pour prier et méditer sur les anciens philosophes. Je dois trouver absolument un kabbaliste pour m’expliquer certains passages écrits en hébreu. Je vais aller en Espagne à Saint-Jacques-de-Compostelle en Galicie je vais bien le trouver
Et de retour de mon pélerinage, je fais la rencontre dans la ville de Léon de maître Canches, spécialiste reconnu de la Kabbale. J’ai un coup de chance. Il me dit que c’est un document exceptionnel l’Asch Mezareph du rabi Abraham que tout le monde croit à jamais perdu… Je lui avoue que je possède l’original. Et il veut m’accompagner jusqu’à Paris pour le voir. Sur le chemin, il me livre tous les secrets dont il est le détenteur.
Mais hélas! Vers Orléans, Canches est très fatigué. Il ne peut plus avancer, a des vertiges, et il rend son dernier souffle, je suis abasourdi et je le pleure. Je viens de perdre mon seul ami qu’il n’ait jamais eu. Je connais enfin le secret. La matière première susceptible de réagir aux processus alchimiques. Et je me remets au travail sans attendre, cela fait vingt ans que j’attends cela. Il me faut encore trois bonnes années supplémentaires pour voir ma persévérance enfin récompensée.
Le 17 Janvier 1382
Voilà le jour tant attendu : le 17 janvier 1382. Je parviens à transformer une demi-livre de plomb en pur argent. Et le 25 avril le plomb… en or. L’ange avait raison.
Voilà je ne vous en dirais pas plus de ce qui est écrit car Dieu me punirait. C’est la Providence qui a fait tomber entre mes mains ce livre et je rends grâce à Dieu. Et depuis 1380, le roi Charles V interdit l’alchimie, menace de prison ceux qui la pratiquent et fait détruire les officines suspectes. Je me tais et j’arrête tout !
J’exécute ma promesse
Je fonde quatorze hôpitaux, trois chapelles et sept églises, dans Paris et aux alentours. Et plusieurs maisons destinées à accueillir les pauvres, et je grave sur chacune d’elles mes initiales et des figures symboliques. J’avais ma maison qui fait le coin de la rue des Écrivains et de la rue Marivaux mais est détruite en 1852, lors du percement de la rue de Rivoli.
Je fais peindre sur une arcade du cimetière des innocents des figures hiéroglyphiques pour rendre grâce à Hermès. Je finance la réfection du portail de saint-Jacques-de-la-Boucherie, en s’y faisant représenter en prière avec ma femme, au pied de la Vierge Marie, de saint Jacques et de saint Jean.
Je fais reconstruire le portail de l’église Sainte-Geneviève-la-petite, qui est située sur l’île de la Cité, je finance une nouvelle chapelle de l’hôpital Saint-Gervais et je réfectionne les églises Saint-Côme et Saint-Martin-des-Champs.
Je fais élever un tombeau pour ma mon épouse Pernelle au cimetière des Innocents. J’ai mis en leur Cimetière [des Innocents, à Paris] ces Symboles Hyérogliphiques de cette secrète Science. s métaux en or!
Bref et pour preuves de mes bienfaits,vous pouvez lire mon testament conservé aujourd’hui à la Bibliothèque nationale
Mort le 22 mars 1418
On m’enterre dans l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie avec une belle pierre tombale. Mais, vous le savez, l’église sera détruite vers 1797 et mon tombeau sera saccagé et mon corps subtilisé. Quelqu’un cherchait il mon secret ?
Ma pierre tombale est miraculeusement conservée. Vous pourrez la voir au musée de Cluny : « Feu Nicolas Flamel, jadis écrivain, a laissé par son testament à l’œuvre de cette église certaines rentes et maisons, qu’il avait fait acquises et achetées à son vivant, pour faire certain service divin et distributions d’argent chaque an par aumônes touchant les Quinze Vingt, l’Hôtel Dieu et autres églises et hospitaux de Paris. Soit prié ici pour les trépassés. »
On a fouillé toutes mes maisons à ma mort de fond en comble. Ils voulaient l’or, la pierre philosophale et les livres de chimie.
L’alchimie fait rêver ou trembler ! Avec ses langages incompréhensibles et ses symboles ésotériques,
Nous, les alchimistes,
Nous sommes les scientifiques de notre époque avec un héritage intellectuel important.
Je vous laisse rêver et méditer !
Moi je suis immortel ….
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