Les mystères dévoilés du traditionnel pot au lait : plongez-vous dans son histoire. Nous avions emporté le pot au lait prêt à recevoir ce fabuleux nectar.
On allait tous les soirs, après la traite des vaches, chercher son lait tout chaud à la ferme. On entrait dans une petite pièce au fond de la cour. Les mouches sur la table, le rouleau gluant attrape-mouches qui pendait accroché au plafond. Quand on entrait dans la cour, c’était déja passé dans un autre monde, remplir le pot d’un lait tiède et crémeux à l’aide d’une grande louche qu’on plongeait dans une profonde cuve ronde en inox. Et là, on était pris par les odeurs. L’atmosphère, les vaches qui meuglaient, la senteur du foin, le lait de la traite, enfin le vivant.
Une fois rentré, il ne fallait pas oublier avant d’aller se coucher de faire bouillir le lait, sinon il tournait pendant la nuit.
Autrefois dans les villes on achetait son lait à la marchande des rues ou à la fermière qui le vendait chez elle aussitôt après la traite. A Paris depuis le 13è siècle on criait “Au lait, commère, ça voisine ! ” pour alerter les parisiens qui voulaient du lait frais. “Â mon bon lait chaud ! qui veut du bon lait !”
Le lait frais est mis à l’honneur au XVIIe siècle , le lait de chèvre et plus encore celui d’ânesse remportent les suffrages. On descend rapidement des étages pour prendre pour deux ou trois louches de lait.
La consommation de lait devient une habitude journalière. La marchande de lait vient souvent de loin. Elle se déplace avec son vase rempli de lait sur la tête et un pot à la main.
Des tricheries parfois … on coupe le lait avec de l’eau et on y ajoute un peu de farine ou bien on retire la crème du lait avant de le vendre. Par-dessus tout, on se méfie des récipients de cuivre, fréquent sous l’Ancien Régime, c’est un métal qui produit de l’arsenic quand il est mal entretenu et qu’il s’oxyde. On préfère s’adresser à des marchandes de lait utilisant des pots de terre, mais qui seront plus lourds et plus fragiles. Les pots en cuivre sont finalement interdits et remplacés sous le Première Empire par les grands bidons en fer-blanc, désormais présents dans toutes les fermes.
A la fin du XIXe siècle les coopératives agricoles se multiplient. Les agriculteurs vendent le lait frais au laitier de la coopérative qui passe dans les fermes. Certaines fermières gardent le lait d’une traite pour le transformer en beurre ou en fromage pour leurs voisins qui ont pris l’habitude de venir s’approvisionner en lait frais, produits laitiers, en oeufs et volailles. Aujourd’hui les ramassages collectifs et les procédés de conservation ont fait disparaître la laitière et la biche à lait.
Faisons un petit tour de france des noms donnés à la biche à lait. C’est le nom donné au bidon de lait en métal, dans le centre de la France. Mais on utilise aussi la Berthe à lait dans la vallée du Rhône
Et dans l’est on parle Buire, une cruche métallique de 50 litres. On prend le bidon à lait dans les alpes ou la charlait dans le nord. Généralement, c’est le pot à lait plus petit et fait en terre ou céramique. Mais on parle de pot au lait. Il est en fer blanc que chacun a connu. Ou la boîte à lait aussi ! Chez nos voisins suisses, on dit Boille
Ahhhh…. Cela me laisse rêveur et je revois notre joie à prendre notre vélo et filer aller chercher le lait à la ferme…
Les mots disparaissent quand les objets s’effacent de nos vies et nos histoires
Découvrez les régions
Découvrez les merveilles cachées de l’Île Dumet : Un paradis insoupçonné
Merci de vous abonner pour nous suivre vers de nouvelles aventures !