
la tradition des loques
La région des Hauts de France ainsi que la Belgique proche, témoignent toujours de la tradition des loques. Une tradition qui consiste à accrocher des loques, des linges ou des objets, à un arbre, un calvaire ou la grille d’une chapelle réputée miraculeuse. On fait des prières, on noue, on lie le vœu ou la demande de guérison au saint ou à la Vierge invoquée. La chute de la loque est alors le signe d’être exaucé.C 2
Thank you for reading this post, don't forget to subscribe!Ce sont des contes du temps passé ! on méprise ces traditions, les légendes meurent peu à peu et tombent dans l’oubli.
Face à la tradition des loques, le culte officiel s’est fait une raison depuis bien longtemps. Il a essayé d’assimiler ces manifestations qui étaient païennes à l’origine, en y plaçant une petite vierge. Quant aux médecins des environs, ils savent très bien que les malades vont d’abord frapper à leur porte avant d’orner l’arbre d’une loque. Il y a un siècle, on aurait plutôt fait l’inverse.
La tradition se pratique aussi avec des arbres à loques ou encore des arbres à clous, ou des arbres à godailles, également des arbres à chiffons. Ainsi fixé, cloué, retenu, le mal s’éloigne physiquement du malade.
Ces arbres, souvent des chênes ou des tilleuls, sont d’ailleurs pour la plupart christianisés et liés au culte d’un saint : on parle aussi d’arbres à poux, ce sont des arbres très vieux ou très grands. Isolés dans la campagne ou près d’une source, souvent un tilleul, un orme ou un frêne.
On y vient pour obtenir une guérison ou remercier d’une grâce. Au pourtour ou aux branches, des chapelets, des béquilles, bandes de tissus ou médailles.
Les loques sont des pièces de vêtements variées, ces loques appelées aussi des berlouffes en patois picard, et sont attachées aux grilles des chapelles ou aux branches d’un arbre voisin. Elles appartiennent à des personnes malades qui viennent abandonner leur maladie. Elles correspondent aux parties du corps affectées. Plus le linge est serré, plus le mal s’éloigne vite et à la chute du tissu, après plusieurs mois, le malade est en voie de guérison.
Parfois, cette tradition s’accompagne d’un rituel : faire plusieurs fois le tour de la chapelle en priant avant de lier les loques. Les chapelles à loques posséderaient des vertus guérisseuses, elles délivreraient le pèlerin en fixant son mal sur l’édifice. Cette tradition ,déjà connue dès l’Antiquité, touche encore beaucoup de personnes croyantes ou non.
On trouve de tout accroché ou noué : des vêtements, pansements, bijoux, jouets, rubans, photos, et même des masques récemment. Ils sont accrochés à la grille, sur les murs voire à un arbre voisin. Certains cultes sont “spécialisés” par exemple pour la marche, la motricité de l’enfant. On découvre ainsi des dizaines de chaussons de bébé, petites chaussures et mini chaussettes attachées ou déposées.
Faisons un petit tour rapide des lieux de tradition des loques dans les hauts de france pour vous montrer que la tradition existe encore de nos jours :
Dans le nord,
La chapelle du Dieu Gibloux à HASNON, C’est deux arbres à loques qui entourent la chapelle. On y laisse sa maladie, sa souffrance,
A Zermezeele, près de Cassel, c’est la chapelle Notre Dame des Sept douleurs, les liens noués symbolisent le don des souffrances et l’espoir d’en être soulagé.
A Locquignol, près de Quesnoy, la chapelle Notre Dame de la Flaquette, dans la forêt de Mormal, pèlerinage contre les fièvres paludéennes.
A Boeschepe, près de Steenvoorde, la Chapelle Notre Dame de toutes les Peurs. ici pour se protéger des peurs les plus diverses : peur de perdre son emploi, peur de la maladie, peur de ne pas réussir un examen. On attache des chiffons, des tétines, des mouchoirs, des colliers aux balustrades de la chapelle.
A Merckeghem, près de Wormhout, Notre Dame des Crampes « Onze lieve Vrouwer van Krampen, une chapelle restaurée en 1991 qui a la réputation de faire disparaître le mal si des morceaux de tissus lui sont attachés !
A Berthen, près du Mont des Cats, la chapelle de la Passion, les pélerins nouent un mouchoir ou un autre effet appartenant au malade à la grille pour lier le mal.
A Steene, en plein champs, le calvaire à loques est très fréquenté par de nombreux pèlerins pour accrocher un linge, un objet aux branches qui l’entourent. ici ce sont des prières de fécondité, prières liées à l’enfant puis par extension la recherche d’une guérison, d’une délivrance.
juste au pied du calvaire, une source permet également de puiser de l’eau réputée guérir les fièvres.
A Noordpeene, c’est la chapelle à Jésus Flagellé.
A Halluin, la chapelle Notre Dame des Fièvres qui est toujours fréquentée.
On peut continuer ainsi, à Bierne, près de Bergues, la chapelle Ste Apolline où de nombreux cordons sont attachés à la grille.
A loon-plage, la chapelle Notre Dame de Bon Secours, linges et rubans pendus.
A Teteghem, Notre Dame de Lourdes, contre les fièvres.
A Killem, près de Hondschote, la chapelle Notre Dame des Fièvres, nombreux rubans attachés à la grille.
A Saint Quentin, c’est la chapelle de Saint Quentin dit Milfort, Il suffit d’accrocher un effet personnel d’une personne malade pour sa guérison.
L’arbre à loques de Sénarpon, dans l’oise, est associé à saint Claude. Les gens prient ce saint et déposent un vêtement ayant été en contact avec une partie malade pour espérer une guérison.
La médecine conventionnelle doit depuis longtemps composer avec cette tradition des loques thérapeutes. Dans le passé, les malades allaient faire une offrande à l’arbre avant de rendre visite au médecin.
Aujourd’hui, la pratique se perpétue, même si l’ordre s’est inversé avec les progrès de la médecine. Le médecin en premier, puis l’arbre, la chapelle ou le calvaire quand il n’y a plus d’espoir !
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